Assis dans l’escalier

Qu’est-ce que vous voyez?

Des vaches

Des cailloux

Un château

Assis dans l’escalier

Qu’est-ce que vous voyez?

Du bois mort

Des arbres

Des poteaux

Moi je suis tout petit

Dans l’es

ca

lier

Et je ne vois que le bout de mes pieds

Les enfants des écoles de Condé sur Sarthe

COTCODI; Edition Chemins poétiques; Collection les petits Pondus n°1

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Dans l’intimité brune des salons

l’enfant fouille les tiroirs

Dans la nuit du vouloir-savoir

l’enfant découvre le mot

et sort

Couleurs bonheurs

Roland CAUSSE; Edition Syros

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Les têtards

Un têtard

Au fond de l’eau

File, file

Au grand galop;

Puis deux, trois,

Quatre se ruent,

Et bientôt

C’est la cohue:

L’un déjà

Bouge ses pattes;

L’autre encore

Est cul-de-jatte;

On s’écrase,

On se bouscule,

On tourne,

On vire,

On circule,

On zigzague,

On déménage ...

Qu’importe où l’on nage!

On nage,

On se hâte,

On s’écrabouille,

On veut

Devenir

Grenouilles!

Boris ZHACODER

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Arrêtons-nous un peu, causons.

C’est encore moi, ce soir, qui m’arrête,

C’est encore vous qui m’écoutez.

Un peu plus d’autres joueront

Aux voisins sur la route

Sous ces beaux arbres que l’on se prête.

Vergers

Rainer Maria RILKE; Poésie Gallimard

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Grandir

Tu grandis ma fille

Voilà ton front

A la hauteur de mon cœur

Tes pensées n’ont besoin que de chaleur

Tu grandis ma fille

Voilà ton front

A la hauteur de ma bouche

Tes pensées n’ont besoin que d’espérance

Tu grandis ma fille

Voilà ton front

A la hauteur de mes yeux

Tes pensées n’ont plus besoin que d’elles-mêmes

Si tu m’aimes assez pour penser par toi-même

Claude HALLER, Poèmes du petit matin

Hachette Jeunesse, Fleurs d’encre.

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Le train roule

Je m’en vais

Plus loin que le bout du monde

Et j’ai

A chaque seconde

Un brin de plaisir fané

A mots brûlés

Georges JEAN; Édition Poévie; Collection Corps Puce

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Pommes de lune

Entre Mars et Jupiter

flottait une banderole

Messieurs Mesdames

faites des affaires

Grande vente réclame

de pommes de terre

Un cosmonaute

qui passait par là

fut tellement surpris

qu’il s’arrêta

et voulu mettre

pied à terre

mais pas de terre

en ce coin-là

et de pommes de terre

pas l’ombre d’une.

C’est une blague sans doute,

dit-il en reprenant sa route

et à midi il se fit

un plat de pommes de lune.

Jean ROUSSELOT

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Zoo

Dis maman zé quoi un zoo

Un zoo c’est une sorte de prison

pour animaux

Ah voui maintenant ze sais

Ze me rappelle

le gardien z’est un zoolier ...

Le chat de 20H32 et quelques poèmes,

Joël SADELER, Edition Lo Païs, Collection D’enfance. Illustration Bruno HEITZ.

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L’enfant et l’étoile

“[...] Levez la tête un peu;

Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu?

Sans doute!

Fermez l’oeil. La voyez-vous, l’étoile?

Non, certes.”

Alors l’enfant pour qui tout se dévoile dit en baissant son front doucement soucieux:

“Moi, je la vois encore quand j’ai fermé les yeux.”

Les plus beaux poèmes d’hier et d’aujourd’hui

Hachette jeunesse; Collection Fleurs d’Encre; 1999,2001

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La mer

Eau

et vent

Écume rose

aux fragilités de dentelle

Assis au bord du soir

nous regardons

dans une mousse de nuages

naître l’étoile.

Comme le ciel dans la mer

Alain BOUDET, Edition Corps puce, Collection Le Poémier

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“Saluons les enfants, les poètes:

les premiers cosmonautes,

Les coureurs d’aventure!

Il y a très longtemps qu’ils sont

dans la lune.”

Poèmes de la lune et de quelques étoiles,

Jean JOUBERT, L’école des loisirs, 1992.

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Blancs papillons du seringat

Feux follets d’un jour qui renonce,

L’heure s’habille d’ombres

Dans les parfums qui montent.

Au verger, les moutons immobiles

Dorment dans la crèche de l’enfance.

La nuit cisaille les clôtures,

L’espace est touché,

Le temps nu dans ses draps.

L’atelier des saisons

Philippe MATHY,

Edition Cheyne, Collection Poèmes pour grandir.

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Les présages

En voilà une affaire pour du sel renversé,

Un sablier brisé,

Une bouteille débouchée,

Une voiture dans le fossé

Et la culbute ratée.

Remettez le sel dans la sablière,

Le bouchon sur la bouteille,

La voiture sur la route,

La tête par dessus le cul.

Mais le sablier?

Vous pouvez le retourner,

Temps passé est bien passé

Tâchez d’en profiter.

Le vent emporte le sable

Nos souvenirs et nos amitiés ...

Ne vous montez pas le bourrichon!

Avec vous-même, pas de chiqué.

Temps passé est bien passé

Vivez.

Robert DESNOS,

Le Desnos,

Mango Jeunesse, album Dada (Il suffit de passer le pont)

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Victoire du monde

Que déjà je me lève ce matin d’été

Sans regretter longtemps la nuit et le repos

[...]

Que je ne sois levé au-devant de la lumière

Et que je sache: la journée est à ouvrir.

Déjà, c’est victoire.

Eugène Guillevic.

Paroles des poètes d’aujourd’hui,

Edition Albin Michel.

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Que ses regards posés

N’arrêtent pas les couleurs.

GUILLEVIC, Sphère,

Poésie Gallimard.