LA STRATEGIE DE LECTURE

 

L’acte de lire apparaît comme une stratégie interactive (conduite coordonnant différentes actions en vue d’un but, par exemple comprendre une phrase) composée de sept principales opérations cognitives :

 

1.      Repérer le support et le type d’écrit : « c’est un livre qui raconte une histoire… »

2.      Questionner le contenu : « que se passe-t-il ? Qu’arrive-t-il à X ? Que fait Y ? »

3.      Explorer une quantité pertinente porteuse de sens : une ligne, une phrase (repérage de la majuscule et du point), un groupe nominal…

4.      Identifier des formes graphiques : mots, syllabes, lettres.

5.      Repérer et anticiper des éléments syntaxiques ou sémantiques : classes de mots, unités lexicales.

6.      Organiser logiquement les éléments identifiés.

7.      Mémoriser les informations sémantiques, la signification du texte étudié.

 

ACTE DE LIRE ET SOUS-SAVOIR-FAIRE

 

Le savoir lire est une compétence élaborée (stratégie de lecture) de (re)construction de sens prenant appui sur une série de compétences restreintes (spécifiques) en para-lecture.

 

1.      Compétence grammaticale : avoir conscience (ou une connaissance implicite) des structures de la langue écrite ; avoir par exemple saisi les concepts de mots et de phrase.

2.      Compétence idéographique : constituer et accroître son capital mot.

3.      Compétence grapho-phonique : avoir compris la relation oral/écrit, acquérir le code de correspondance graphème/phonème, pouvoir faire la synthèse et l’analyse d’un groupe de phonèmes ou de graphèmes.

4.      Compétence fonctionnelle : savoir distinguer des supports et des types d’écrits différents ; adapter son comportement de questionneur de contenu en fonction de la nature du texte et de la situation.

5.      Compétence culturelle : avoir des connaissances générales sur le sujet à lire.

6.      Compétence tactique : s’efforcer d’intégrer des informations très diversifiées, connecter des opérations sectorielles.

 

Pour devenir lecteur, il faudrait à la fois être un chercheur de sens et un chercheur de code. L’installation de l’acte de lecture se ferait dans un va-et-vient continu entre le développement d’une capacité à questionner des contenus variés, à « faire du sens avec de l’écrit » (compétence de lecture) et la mise en place progressive de compétence de para-lecture (ou sous-compétences lexiques) : connaître la fonction des multiples supports et types d’écrits, constituer un capital mots, maîtriser les règles de correspondance grapho-phonologiques, traiter des mots ou groupes de lettres (analyse et synthèse), formuler des hypothèses sémantiques, réfléchir sur le fonctionnement de la langue…

 

Pour apprendre à lire, il faut comprendre la lecture et l’écriture et se doter de divers savoir-faire particuliers tout en multipliant les essais de « lire pour de bon ».

 

D’après G. et E. CHAUVEAU dans « Les Processus interactifs dans le savoir-lire de base », Revue Française de Pédagogie n°90, janvier - février - mars 1990, INRP.