Cycle 2
3 - Ecrire des textes
[…]
Plus encore qu’organiser les
parties successives d’un texte, c’est la mobilisation des connaissances
nécessaires pour le rédiger qui présente pour l’élève de cycle 2 le plus de
difficultés. Il sait élaborer des informations dans le cadre d’un dialogue avec
l’adulte, il a beaucoup plus de mal à le faire seul. La mobilisation des
connaissances doit donc rester une activité collective fortement soutenue par
l’enseignant. Elle suppose souvent un travail oral préalable pendant lequel
on discute des contenus possibles du projet d’écriture. L’usage du dessin
(comme instrument de mobilisation des connaissances ou de souvenirs) peut être
tout aussi efficace dans la mesure où il offre un support stable à la
discussion.
Les deux registres susceptibles d’être travaillés au
cycle 2 (texte narratif et texte explicatif) renvoient à trois genres familiers
des élèves : le compte rendu d’un événement vécu, le récit littéraire et
le documentaire. Le compte rendu peut introduire aussi bien au récit qu’au
documentaire. Son appui sur l’expérience vécue permet d’établir avec rigueur
les moments pertinents parmi les éléments mémorisés, de les ordonner en
fonction du texte que l’on veut produire. Dans chacun de ces cas, la
mobilisation des connaissances sera d’autant plus assurée qu’elle s’appuiera
sur une culture régulièrement entretenue de la littérature et du documentaire.
L’organisation du texte, à cet âge, peut être difficilement
considérée comme l’élaboration d’un plan préalable. On préférera les
situations qui conduisent à ordonner des fragments de texte déjà élaborés, à
prévoir la suite des événements ou des informations en s’appuyant sur des
dessins ou des images les représentant… Là encore, on peut construire très
progressivement l’apprentissage en abordant ces problèmes par le biais de
tentatives de modifications réglées de textes déjà écrits comme le
pastiche ou la transformation d’un épisode.
Au cycle des
apprentissages fondamentaux, la mise en mots des textes produits passe encore
de manière privilégiée par la dictée à l’adulte ou l’emprunt de fragments
copiés dans des répertoires. Toutefois, les élèves doivent aussi s’initier à
l’écriture autonome de textes dont tous les éléments constitutifs ont été
évoqués et organisés au préalable. Dans cet effort pour construire des
phrases, trouver les mots, gérer leurs relations, marquer leur orthographe, se
constitue une nouvelle relation au langage. Là encore, il importe que
l’enseignant soit particulièrement présent et qu’il accompagne l’effort
singulier de chaque élève en signalant les difficultés non perçues, en donnant
les informations qui manquent, en suggérant une solution pour un problème de
syntaxe ou un problème d’orthographe...
On peut considérer que, à la fin du cycle 2, chaque
enfant, après une préparation rigoureuse, doit pouvoir écrire un texte d’une
dizaine de lignes (texte narratif ou texte explicatif) en gérant correctement
les problèmes de syntaxe et de lexique.
Un projet d’écriture se termine, le plus souvent, par
l’édition manuscrite ou imprimée du texte, qu’il soit collectif ou individuel.
C’est un aspect important de la production de textes qui ne peut être négligé.
On s’assurera, en particulier, que les modalités d’édition soient en accord
avec le public lecteur visé. La liaison avec les activités artistiques permet
d’inscrire l’écriture dans un projet d’expression et de création plus élaboré.