Document présenté par Carole LIDY, Claire-Line DECK (PE 2 B)

 

Connaissance de la littérature de jeunesse ;

un auteur-éditeur : Olivier Douzou.

 

 

Lecture de l’album Jojo la mâche.

A propos de cet album : on peut légitimement se poser la question « Pourquoi la mâche et non la vache ? » Ce à quoi Douzou répond : « les vaches mâchent et les moutons broutent ; les mâches et les broutons, c’est tellement simple… La magie des enfants par rapport aux adultes, c’est qu’ils font semblant de croire. »

 

Eléments biographiques et rencontre avec les éditions du Rouergue :

 

Olivier Douzou naît le 27 novembre 1963 à Rodez en Aveyron, ancienne province française du Rouergue. Il fait des études d’architecture à Montpellier et entreprend également des études d’histoire de l’art. Puis il « monte » à Paris où il travaille pour une agence de design dont il devient bientôt le directeur artistique. Il travaille alors sur les volumes, le mobilier, le graphisme et la communication. Mais l’envie d’un retour au pays ne tarde pas à émerger.

 Marié, père de plusieurs enfants, c’est pour une de ses filles qu’il écrit son premier album qu’il intitule Jojo la mâche. Muni de la maquette de ce livre, il se présente en 1992 à Danielle Dastugue, directrice de la librairie principale de Rodez et créatrice des Editions du Rouergue. Celle-ci explique dans une interview consultable sur le site de la revue Citrouille (www.citrouille.net) que ce jeune homme ne lui était pas tout à fait inconnu puisqu’il fréquentait sa librairie lorsqu’il était étudiant. « Il était toujours dans le secteur jeunesse ou dans le secteur architecture, design, beaux arts, etc …» Olivier Douzou demande alors à Danielle Dastugue de le recommander auprès d’éditeurs pour la jeunesse, les éditions du Rouergue n’ayant pas de collection de littérature de jeunesse.

En effet, Danielle Dastugue explique, toujours dans cette même interview, que lorsqu’elle a créé cette petite maison d’édition régionale en 1986, elle voulait faire 2 choses : éditer des ouvrages pour la jeunesse et éditer des textes littéraires. Mais pour se construire une réputation auprès des libraires et des bibliothécaires régionaux, elle a dû commencer par éditer des ouvrages sur le terroir, le patrimoine, et les traditions locales, ouvrages plus facilement maîtrisables sur un plan géographique. Quand Olivier Douzou lui fait donc lire sa maquette de Jojo la mâche en 1992, elle rencontre un livre pour la jeunesse tel qu’elle a envie de le publier. Elle lui propose alors de l’éditer, elle.

Je cite Danielle Dastugue : « Olivier aurait pu dire non parce que la maison d’édition n’avait pas de réputation ni de crédibilité dans le secteur de la jeunesse. Et avec beaucoup d’inconscience ou beaucoup de prémonition, il a dit oui ». Jojo la mâche est édité pour le salon du livre de Paris en mars 1993 et rencontre un vif succès auprès des libraires, bibliothécaires, enseignants et journalistes et bien sûr, auprès des enfants… Olivier Douzou est même invité à l’émission « L’as-tu lu mon p’tit loup ? » sur France Inter.

 

 

 Mais ce qui surprend le plus Danielle Dastugue, c’est que chaque matin, elle reçoit des dossiers d’illustrateurs et d’auteurs de toute la France qui lui disent : « J’ai vu votre livre et je vous envoie mon travail parce que c’est comme ça que j’ai envie de travailler ». Au bout de quelques mois, la directrice des éditions du Rouergue propose à Olivier Douzou d’étudier ensemble ces dossiers et de lancer la collection jeunesse des éditions du Rouergue à condition qu’il en prenne la direction. Olivier Douzou dit oui et c’est ainsi que la collection pour la jeunesse des éditions du Rouergue voit le jour. Douzou veut faire une collection qui soit différente pour élargir le champ de publication de la littérature de jeunesse. Il décide d’ouvrir la maison d’édition aux jeunes créateurs et donc,  de publier majoritairement des auteurs et illustrateurs qui n’ont jamais publié (ceci est sans doute en lien avec les expériences douloureuses qu’a connues Douzou avant que Danielle Dastugue lui donne sa chance). Pour lui, l’édition est un métier de l’offre, pas un métier de réponse à des études de marché et c’est donc tout naturellement qu’il décide d’éditer ce qui lui parait original, audacieux, créatif.

 

Un mot sur le logo des éditions du Rouergue : c’est la vache carrée de  Jojo la mâche qui est devenue le logo des éditions du Rouergue. On peut voir en ce logo la revendication du choix fait par les acteurs de cette maison d’édition de vivre et de travailler dans le monde rural. Les vaches symbolisent une qualité de vie dont tout un chacun peut avoir la nostalgie, mais également ce que peuvent avoir de dramatique les comportements de notre société. Enfin, ce logo représente une vache qui court, qui va de l’avant. Quant au petit lecteur qui la chevauche, il tient un livre ouvert qu’il lit avec attention, en tournant le dos à ce que l’on peut imaginer être les modes, les tendances.

 

Transition :

La philosophie de la maison d’édition peut se résumer à la formule suivante : parler de sujets existentiels en usant créativement de la langue écrite et des images. Nous vous proposons dans un premier temps quelques éléments pour une analyse stylistique des albums d’Olivier Douzou (ou comment se traduit cet usage créatif de la langue et des images). Et dans un second temps, nous procèderons à une étude des thèmes abordés et nous verrons en quoi ils peuvent être qualifiés d’existentiels.

 

Analyse stylistique des albums d’Olivier Douzou et influence sur l’ensemble de la collection jeunesse des éditions du Rouergue 

 

Le premier signe de reconnaissance entre le lecteur et les éditions du Rouergue est le format carré des albums (collection 20X20, 17X17 et 12X12). Douzou accorde une grande importance à cette identification visuelle forte qui contribue à la construction d’une identité éditoriale pour exister au milieu des milliers de livres destinés aux enfants. Dans son ouvrage intitulé Jeux et enjeux du livre d’enfance et de jeunesse, Jean Perrot explique qu’il voit en ce format carré un manifeste en soi. « Ces albums rappellent la particularité géométrique de cette ancienne province française, le Rouergue, également carrée, puisque bordée au sud, au nord, à l’ouest et à l’est par quatre grands cours d’eau qui se croisent à angle droit. » Et on peut lire dans le dépliant publicitaire des éditions du Rouergue : « Dans le lointain pays découpé en prés carrés, on peut voir de belles vaches carrées qui broutent tranquillement et en rangs serrés pour produire ce lait délicieux qui a la particularité de ne jamais tourner. »

Avant même le commencement de l’histoire, Olivier Douzou nous plonge dans un contexte, une ambiance, un univers ; il instaure des codes, glisse des indices, donne des clés dès la couverture du livre qui est souvent mise en page en fonction du thème traité. L’histoire ne se borne pas aux limites du récit, elle commence dès la couverture de l’album pour se terminer sur la quatrième de couverture. Ainsi, dans Luchien, la vache logo de la maison d’édition est imprimée à l’envers. Ceci est annonciateur du « retournement de situation » qui va intervenir à la fin de l’album, où le lecteur va découvrir que le corps de Madame Ida qui cherche son chien depuis le début de l’histoire se transforme en tête d’animal lorsqu’on fait pivoter le livre d’un demi tour. Autre exemple de cette unité propre aux albums de Douzou, dans On ne copie pas, les noms de l’auteur et de l’illustrateur sont copiés dix fois par une main maladroite. Et enfin dans Mauvais perdants, le titre est écrit sur un ticket d’entrée.

Chez Olivier Douzou, la complémentarité entre le texte et les images est très importante. Je cite : « Nous voulons que nos livres soient comme la mayonnaise, qu’ils prennent, que le texte et les images montent ensemble ». Chez Douzou, et plus largement dans l’ensemble des ouvrages de la collection jeunesse des éditions du Rouergue, ce que l’image dit, le texte ne le dit pas, l’un renvoie à l’autre. Le texte et les images s’interpellent, se répondent, jouent ensemble sur le sens.

Par exemple, il n’est nulle part dit explicitement dans Luchien  que Madame Ida devient Luchien en retournant le livre, pas plus qu’il n’est écrit dans Jojo la mâche que la queue de celle-ci se transforme en étoile filante. C’est grâce à l’interaction entre le texte et les images que le sens se construit. On ne peut donc pas parler d’illustrations pour ces images puisqu’elles construisent le sens au même titre que les mots.

Cette volonté de travailler tout particulièrement sur l’univers graphique et sur l’image est expliquée ainsi par Danielle Dastugue : « Dans une société où l’image tient une telle place, il nous semble important de travailler sur la lecture d’images pour ne plus les subir mais les maîtriser. » La double page se déploie dans les albums de Douzou comme un écran. Le principe conventionnel de lecture en « ligne droite » de gauche à droite et de haut en bas n’est pas systématiquement respecté. (Exemples : On ne copie pas, Drôle de truc).  Les images et le texte racontent une histoire ensemble. Parfois même, les images se passent du texte comme dans Esquimau ou Boïngkh. Il faut signaler qu’au départ, Olivier Douzou se destinait essentiellement à l’illustration et c’est petit à petit qu’il s’est retrouvé à écrire en même temps qu’il dessinait. Dans une interview accordée à la revue Education enfantine, Douzou explique : « je trouvais des mots parce que je n’arrivais pas à exprimer mon idée par le dessin et inversement ».   

Pour autant, on ne peut pas nier l’importance accordée par Douzou au texte. Selon  Douzou, ce qui est important, ce n’est pas qu’un texte soit long ou court, ce qui est important, c’est qu’il ait quelque chose à dire. On pourrait résumer ainsi son style d’écriture : il dit l’essentiel avec le minimum  et donne à lire entre les lignes.

Dans les albums d’Olivier Douzou, privilège est donné au rythme, au vocabulaire et aux jeux avec les mots (lecture d’un extrait de Luchien). Les textes, se rapprochent des ritournelles, des refrains (lecture d’un extrait de Yoyo l’ascenseur). Poésie, mais aussi humour sont au rendez-vous dans les albums de Douzou ; en effet, il aime jouer sur les sonorités et les déformations verbales (dans L’explosion du têtard, jeu sur les termes têtard/pétard ; dans Jojo la mâche, gamelle/mamelle et vache/mâche).

Les déformations chères à Douzou se font aussi au niveau des images : c’est ainsi que la vache Jojo apparaît par exemple sous une forme carrée. La technique graphique de Douzou recourant à l’ordinateur donne naissance à des dessins presque réduits à l’état de signes, à des personnages aux formes minimales. A travers l’emploi de formes géométriques, Douzou recherche une plus grande schématisation.

Ainsi, un triangle surmonté d’un petit rond forme le corps de Madame Ida, de Monsieur Pivert ou encore de Monsieur Moineau, un simple rond blanc représente un têtard. Véronique Bous, étudiante à l’université de Lille explique dans son exposé sur Douzou consultable sur le site www.univ-lille3.fr que ces petites têtes surmontant de gros corps sont le fruit de la réflexion de Douzou sur le problème de la perspective. En effet, d’en bas, un adulte a l’air gros avec une petite tête. C’est souvent comme ça que les perçoivent les enfants à cause de leur petite taille.

Les dessins ne sont de loin pas les seules images présentes dans les albums d’Olivier Douzou. On y trouve en effet également des photographies de personnages modelés, de sculptures, des collages, des aquarelles, du recup’art, des cartes routières, des schémas… Dans certains albums, Olivier Douzou allie plusieurs techniques (Merci, Remue-ménage, Autobus n°33). Quant à la typographie, elle fait souvent partie intégrante des images (exemple dans www.esperenoel). D’ailleurs, les jeux avec les typographies sont également une constante des albums de Douzou si bien que le studio graphique des éditions du Rouergue a créé des polices de caractère spécialement à partir de l’écriture de Douzou. Effectivement, la calligraphie est considérée aux Editions du Rouergue pour sa valeur esthétique et artistique. Comme le souligne Danielle Dastugue, notre écriture est aussi une calligraphie, au même titre que les écritures arabes, indiennes dont les belles lettres ont été dessinées par des artistes au cours des siècles. C’est pourquoi Olivier Douzou et ses collaborateurs de la collection jeunesse font le choix de présenter aux enfants d’autres écritures que les écritures standard.

 

Les thèmes abordés dans les ouvrages

d’Olivier Douzou

 

 

L’un des ouvrages des Editions du Rouergue, www.esperenoel  commence par cette citation de Fernando Pesoa : « Aucun livre pour enfants ne doit être écrit pour les enfants ». Par ailleurs, Olivier Douzou dit «  il faut écrire des livres pour les enfants et pas pour ceux qui les achètent ». Comment expliquer ce qui semble être un paradoxe ? Olivier Douzou cherche à écrire pour ses lecteurs, qui sont essentiellement des enfants, mais qui ne vont pas le rester, son écriture n’est pas infantilisante ou naïve, elle s’adresse à des lecteurs et pas forcément à des enfants. L’écriture de Douzou est différente de ce qu’on a l’habitude de voir en littérature de jeunesse, elle est parfois « mordante », elle ne répond pas aux normes et aux conventions habituelles, elle résiste…

 

Un point de départ : La vie courante

 

Comme le dit lui même Olivier Douzou, « il faut parler aux enfants de ce qui les concerne », c’est pourquoi ses histoires traitent souvent, à la base, de choses banales, d’objets de la vie courante ou d’animaux communs.

 

On trouve pêle-mêle :

Un réfrigérateur dans Nino dans le frigo,

Un tricycle dans Tricycle,

Un bus dans Autobus N°33,

Un ascenseur dans Yoyo l’ascenseur,

Un billet de 50 francs dans Le billet bleu,

Un balai dans Un balayeur, un an, un balai.

 

Pour l’auteur, il est possible de créer de l’extraordinaire à partir de petites choses de la vie de tous les jours, cela permet d’amener les enfants à avoir un regard différent sur la réalité. O. Douzou écrit en se basant sur des souvenirs de sa propre enfance, sur de petites aventures ou des idées qu’il avait.

Au départ de plusieurs histoires, Douzou exploite des objets banals pour laisser l’imaginaire prendre le relais par la suite. Il s’agit donc de faire sentir ce qui est extraordinaire et ce que les enfants trouvent extraordinaire.

L’ouverture sur l’imaginaire à partir de notre réalité invite à relire différemment chaque histoire, au-delà du plaisir des mots.

 

Comme le souligne Danielle Dastugue, créatrice des Editions du Rouergue, les jeunes auteurs, parmi lesquels Olivier Douzou, qui travaillent pour le Rouergue ont des choses à dire aux enfants de leur époque, parce que le monde autour d’eux évolue et qu’il faut leur parler de ce monde et de ses mutations, de thèmes qui les préoccupent et les touchent. Le Rouergue fait le choix de publier essentiellement de jeunes auteurs et illustrateurs qui n’ont jamais publié.

 

Les thèmes abordés par Douzou

 

Dans la plupart de ses livres, Olivier Douzou fait le choix de traiter des thèmes graves et de questions fortes de la vie, peu développés en général, dans la littérature pour enfants. Pour ce faire, il utilise le même principe qu’auparavant ; il démarre son histoire avec un point de départ banal.

 * Un pied ou un tricycle pour évoquer la famille dans Debout ou Tricycle,

 * Une chaussure pour présenter le respect de l’enfant dans Souliax,

 * Une vache pour parler de la mort dans Jojo la Mâche et un chien perdu pour évoquer la disparition dans Luchien,

 * Un bus dont le chauffeur s’appelle Noé pour traiter de la tolérance et la différence dans Autobus Numéro 33,

 * Des dessins sur la buée des carreaux pour faire réfléchir sur l’exclusion dans les Petits bonshommes sur le carreau,

 * Un manège pour expliquer les cycles de la vie dans Tour de manège,

 * D’autres thèmes sont abordés :

la mémoire dans Confetti,

la naissance dans Esquimau et L’explosion du têtard,

le respect des enfants et de leur choix dans Merci et dans www.esperenoël,

le temps qui passe et les saisons dans Un balayeur, un an, un balai, et dans 40 coups,

l’orgueil dans Drôle de truc,

les limites et l’infini dans Yoyo l’ascenseur.

la dénonciation de la « malbouffe », la précarité de la chaîne alimentaire dans

Fast-Food

l’amour et l’amitié dans Cumulus

l’émigration dans les Doigts Niais

le fait d’ apprendre à grandir dans Mauvais perdants

la création, la poésie des images et des mots dans Monsieur Pivert, Monsieur Moineau.

O. Douzou n’aborde pas ces divers thèmes directement, il les amène « en douceur » pour amener une réflexion de la part de ses lecteurs. Ses histoires ont toutes un message fort, mais Olivier Douzou le transmet sans le citer. Prenons l’exemple de Défilé, la morale de cette histoire pourrait être « les derniers seront les premiers » mais à aucun moment, Douzou ne l’écrit de cette manière.

 

Dans ses ouvrages, Douzou joue beaucoup sur l’implicite, les choses ne sont jamais dites directement, aucune de ses histoires n’est racontée à l’imparfait avec un début et une fin, l’histoire ne se termine pas une fois le livre fermé. Ainsi, dans certains livres, l’histoire commence avant la page de garde et se termine sur la quatrième de couverture ; l’histoire « déborde » du livre, elle peut se prolonger.

Souvent, une fois le livre terminé, l’histoire ne fait que commencer puisqu’elle implique des explications de la part des adultes ou des réflexions plus approfondies et permettent le dialogue entre l’enfant et l’adulte qui lui lit l’album. Ceci est d’ailleurs un point important de la philosophie de la maison d’édition : elle considère que l’album est le lieu de rencontre privilégié entre les générations.

 

Chaque histoire offre de multiples interprétations, chaque lecteur peut s’approprier l’histoire comme il le souhaite. Certains livres peuvent paraître difficiles d’accès pour les enfants auxquels ils s’adressent, à cause des codes mis en place et des références culturelles, mais les enfants abordent les histoires à leur niveau, avec leurs propres références. Pour D. Dastugue, « le livre grandit avec l’enfant », il peut être lu à 3-4 ans, puis repris à 6 ans, puis à 12 ans, à l’adolescence, à l’âge adulte, avec toujours une rencontre et une interprétation différentes.

 

Conclusion

 

Les albums d’Olivier Douzou et plus généralement des Editions du Rouergue font partie des choses les plus novatrices qu’ait connu l’édition jeunesse dans les années 90. Ces livres sont innovants par leur rapport inédit à l’enfance, par l’ouverture sur de nouveaux langages, mais aussi par le regard sans complaisance qu’ils portent sur le monde. On peut réellement parler de rupture par rapport a ce qu’on a pu connaître avant. Une autre maison d’édition peut toutefois être rapprochée du Rouergue ; il s’agit des éditions du Sourire qui mord malheureusement disparues en 1996. Cet exemple, mais aussi le fait que les éditions du Rouergue se soient vues contraintes de s’associer aux Editions Actes Sud en décembre 2000 et ce pour pérenniser leur avenir, montre bien la fragilité de cette littérature « à part », qualifiée par d’autres de « marginale ». Pour autant, certains albums des éditions du Rouergue n’en rencontrent pas moins une reconnaissance internationale puisqu’ils sont quelques uns à avoir été traduits en hollandais, en danois, en anglais mais aussi en japonais…

Quant à Olivier Douzou, il a aujourd’hui quitté les éditions du Rouergue. En janvier 2002, il a co-fondé une maison d’édition : « L’ampoule » dont l’objectif, tel qu’il est formulé sur la page d’accueil du site Internet (www.lampoule.net) est d’élaborer de nouveaux dialogues entre le texte et l’image, photographiée, dessinée ou textuelle, dans la littérature pour adultes. Douzou y travaille avec des auteurs/illustrateurs avec lesquels il a déjà collaboré aux éditions du Rouergue (Jochen Gerner, Frédérique Bertrand…). Les éditions de l’Ampoule n’ont pas à ce jour de collection jeunesse. La volonté d’Olivier Douzou de sortir de l’édition jeunesse est  sans doute motivée par son désir de toucher désormais un public plus varié. Toutefois, nous nous permettons de souhaiter, à titre personnel et en tant que futures enseignantes, qu’Olivier Douzou n’abandonne pas définitivement la littérature de jeunesse à laquelle il a indéniablement apporté un souffle nouveau et dans laquelle il aurait encore beaucoup de choses à exprimer... 

  


    Bibliographie d’Olivier Douzou

 

 

1993

Jojo la Mâche, texte et illustrations

Mention spéciale au salon de Bruxelles 1994, Pitchou d’or 1995

Mono le Cyclope, texte et illustrations

Sélection Totem 1994 Montreuil

 

1994

Ermeline et sa machine, texte, illustrations Isabelle Chatellard

Les petits bonshommes sur le carreau, texte, illustrations Isabelle Simon

Sélection Totem 1994 Montreuil, Cercle d’or de l’album de jeunesse Montreuil 1994, Prix de l’album de jeunesse au salon du livre de limoges 1995, Prix de l’illustration au salon de la bulle d’or 1995

Yoyo l’ascenseur, texte et illustrations

Prix graphique Octogone du CIELJ 1995

 

1995

Misto Tempo, texte et illustrations

Tour de Manège, texte, illustrations de Régis Lejonc

Les 40 Coups, texte et illustrations

Le Défilé, texte, illustrations d’Emilie Chollat

Loup, texte et illustrations

« Coup de chapeau » au salon du livre de Bruxelles 1996, Pitchou d’or 1997

 

1996

Icare, texte, illustrations de Régis Lejonc

Autobus numéro 33, texte, illustrations d’Isabelle Simon

Boïnkgh, texte et illustrations

Luchien, texte et illustrations

Les chocottes, texte, illustrations d’isabelle Chatellard

Navratil, texte, illustrations de Charlotte Mollet

Totem album Montreuil 1996

Au petit bonheur la chance, illustrations, texte d’Annie Agopian

Esquimau, texte et illustrations

 

1997

Souliax, texte, illustrations Lamia Ziadé

Monsieur Pivert, Monsieur Moineau, texte et illustrations

Le zèle d’Alfred, texte et illustrations

Compte tout ronds, texte et illustrations

Un balayeur, un an, un balai, texte et illustrations

Record, texte, illustrations de Lynda Corazza

1998

 

Tricycle, texte et illustrations

On ne copie pas, texte, illustrations de Frédérique Bertrand

Bologna Ragazzi Award 99 (catégorie fiction)

L’explosion du têtard, texte et illustrations

La république du vent, texte et illustrations

Confetti, texte et illustrations

Tsé-Tsé, Album collectif, illustrations de Frédérique Bertrand, Lynda Corazza, Olivier Douzou et Jochen Gerner

Chacun chez soi, texte, illustrations de Thisou

Les authentiques exploits et cruelles désillusions, collection Touzazimut, n°03

La famille Citron, texte et illustrations

La ferme, texte et illustrations

 

1999

Bobi la mouche, texte, illustrations Laetitia le Saux

Capitaine, texte et illustrations

Les coulisses de la république du vent, texte et illustrations

Debout !, texte et illustrations

Rugby, texte et illustrations

Bon pour le coiffeur, texte, illustrations de Ninon Pelletier

Nationale Zéro, texte et illustrations de Frédérique Bertrand, Lynda Corazza, Olivier Douzou, J. Parrondo et Frédéric Rey

www.esperenoël, texte, illustrations de Jochen Gerner

Réclame, Collection Touzazimut, collaboration avec Frédéric Rey

 

2000

Drôle de truc, texte, illustrations de Vincent Jean

Arrosoir, texte et illustrations

Merci, texte, illustrations de Natali Fortier

Super H, texte, illustrations de Philippe Derrien

Schproutz, texte, illustrations de Candice Hayat

Va t’en, texte, illustrations de Natali Fortier

Remue-Ménage, texte, illustrations de Frédérique Bertrand, graphisme de Frédéric Rey

 

2001

L’ogre, texte et illustrations

Cumulus, texte et illustrations

Les petits poissons, texte, illustrations de Bruno Heitz

Fast-food, texte, illustrations de Lynda Corazza

Les mauvais perdants, texte, illustrations de Frédérique Bertrand

Doigts Niais, texte, illustrations de Natali Fortier